En ce jour des grandes résolutions rarement tenues, comme à chaque fois, j'imagine la planète entière, sauf moi, se tordre de rire et bambocher. Cotillons et coupe de champagne à la main.
Mais quand le lendemain je m'informe, je me rends compte que j'étais de loin pas la seule dans mon coin à faire santé à ma télé...
Bonne année quand même et à l'année prochaine.
Mme Torchon à-la-main
Avec tous mes voeux pour une superbe année 2010. Amour, santé et bonheur
Amicalement,
Huguette Croquette
jeudi 31 décembre 2009
mercredi 30 décembre 2009
Dialogue avec Napoléon, suite
Coucou me revoilà ! La suite de mes aventures vous attend.
Excellente journée
Mlle Poirier
Mlle Poirier redressait d’un geste agacé les œillets artificiels qui refusaient de s’asphyxier de leur laideur dans la transparence du vase de cristal. Tellement affreux et imparables.
Ne venaient-ils pas de l’infirmière à domicile, accro de ventes de charité ou de réunions de quartier à but humanitaire ? Elle avait dû songer, par pure méchanceté ou déformation professionnelle, qu’arroser de vraies fleurs la fatiguerait !
Surtout, éviter de les jeter ou de penser à lui offrir pour Noël les futurs cours D&CO de Valérie Damidot sur M6. Sûr qu’avec un tel succès, les DVD suivraient. Les piqûres de l’offensée risqueraient de s’en ressentir. Enfin…
- Et je te conseille de m’approuver, Napoléon, au lieu de te lisser trop consciencieusement les moustaches en regardant ailleurs.
Sur ces paroles empreintes de vagues menaces ou d’une exaspération latente, Mlle Poirier quittait le salon. Revenait quelques minutes plus tard, coiffure et visage rectifiés, empêtrée d’un plateau aussi encombré qu’atroce. Autre flagrant témoin de la vocation d’aider empreinte de mauvais goût, de celle dont il lui fallait se résoudre à subir parfois les soins.
Et Mlle Poirier, lorsqu’elle l’avait récupéré dans la grande poubelle brune où un geste aussi inconsidéré que spontané l’avait d’abord expédié, s’était, cette fois, représenté l’inconfort plus ou moins prononcé d’un éventuel lavement…
- Dis-moi, mon Napoléon, tu crois qu’Internet m’a judicieusement conseillée lors de ma commande ?
Enfermés toute la sainte journée dans ces pièces trop acidulées et juste occupés, comme ils nous l’ont prouvé hier, à se soumettre aux jeux de la production et à s’envoyer des vannes sous prétexte de découvrir leurs satanés secrets, nos habitants seront très contents, ce soir, de constater que l’on a apporté de quoi largement trinquer avec eux.
Ce que je me réjouis de revoir les triplées ! Leur capacité à se goinfrer en égoïstes, sans rien laisser, pendant que les autres se cherchent des poux, me ravit.
- Grr…
- Tu préfères Laly ? Je te comprends. Elle est tellement « chelou ! » Et arrête d’affirmer que tu m’as dépanné pour Internet. Correspondre au schéma des isolés à surveiller en cas de canicule, n’implique pas forcément vivre dans le passé et les cours d’informatique, pas faits pour les chiens. Tu ne voudrais pas que je me cantonne au club de l’amitié avec goûter à 16 heures et loto ?
Excellente journée
Mlle Poirier
Mlle Poirier redressait d’un geste agacé les œillets artificiels qui refusaient de s’asphyxier de leur laideur dans la transparence du vase de cristal. Tellement affreux et imparables.
Ne venaient-ils pas de l’infirmière à domicile, accro de ventes de charité ou de réunions de quartier à but humanitaire ? Elle avait dû songer, par pure méchanceté ou déformation professionnelle, qu’arroser de vraies fleurs la fatiguerait !
Surtout, éviter de les jeter ou de penser à lui offrir pour Noël les futurs cours D&CO de Valérie Damidot sur M6. Sûr qu’avec un tel succès, les DVD suivraient. Les piqûres de l’offensée risqueraient de s’en ressentir. Enfin…
- Et je te conseille de m’approuver, Napoléon, au lieu de te lisser trop consciencieusement les moustaches en regardant ailleurs.
Sur ces paroles empreintes de vagues menaces ou d’une exaspération latente, Mlle Poirier quittait le salon. Revenait quelques minutes plus tard, coiffure et visage rectifiés, empêtrée d’un plateau aussi encombré qu’atroce. Autre flagrant témoin de la vocation d’aider empreinte de mauvais goût, de celle dont il lui fallait se résoudre à subir parfois les soins.
Et Mlle Poirier, lorsqu’elle l’avait récupéré dans la grande poubelle brune où un geste aussi inconsidéré que spontané l’avait d’abord expédié, s’était, cette fois, représenté l’inconfort plus ou moins prononcé d’un éventuel lavement…
- Dis-moi, mon Napoléon, tu crois qu’Internet m’a judicieusement conseillée lors de ma commande ?
Enfermés toute la sainte journée dans ces pièces trop acidulées et juste occupés, comme ils nous l’ont prouvé hier, à se soumettre aux jeux de la production et à s’envoyer des vannes sous prétexte de découvrir leurs satanés secrets, nos habitants seront très contents, ce soir, de constater que l’on a apporté de quoi largement trinquer avec eux.
Ce que je me réjouis de revoir les triplées ! Leur capacité à se goinfrer en égoïstes, sans rien laisser, pendant que les autres se cherchent des poux, me ravit.
- Grr…
- Tu préfères Laly ? Je te comprends. Elle est tellement « chelou ! » Et arrête d’affirmer que tu m’as dépanné pour Internet. Correspondre au schéma des isolés à surveiller en cas de canicule, n’implique pas forcément vivre dans le passé et les cours d’informatique, pas faits pour les chiens. Tu ne voudrais pas que je me cantonne au club de l’amitié avec goûter à 16 heures et loto ?
mardi 29 décembre 2009
Ma copine, c'est Mme Torchon-à-la-main ! Gentille ménagère légèrement désabusée.
C’est son mari qui l’appelle comme ça. Pour la faire bisquer, quand elle nettoie. Il estime qu’y a plus intelligent à faire. Même s’il est le premier à lui désigner sur le tapis la miette de son p’tit déj.
Dommage de garder pour moi ses réflexions...
Voici la première :
Aujourd’hui, c’est jour de repassage. Y va encore râler que ça me met en rogne.
C’est pas vrai. Mais à force, j’y serai vraiment, de mauvaise.
C’est son mari qui l’appelle comme ça. Pour la faire bisquer, quand elle nettoie. Il estime qu’y a plus intelligent à faire. Même s’il est le premier à lui désigner sur le tapis la miette de son p’tit déj.
Dommage de garder pour moi ses réflexions...
Voici la première :
Aujourd’hui, c’est jour de repassage. Y va encore râler que ça me met en rogne.
C’est pas vrai. Mais à force, j’y serai vraiment, de mauvaise.
lundi 28 décembre 2009
Chapitre 1
Incontournable rituel
17 heures cinquante. Mlle Poirier tirait les rideaux sur la lumière drue et poussiéreuse de l’été. Soupirait de commisération pour son ego. De colère rentrée aussi. Une nouvelle canicule s’amorçait-elle ? L’obligeant à l’humiliante déclaration en mairie en tant que personne seule et âgée. Comme si Napoléon ne se chargerait pas d’ameuter tout le voisinage et que certains de ses voisins, plus jeunes mais plus mal lotis qu’elle, devraient se sentir davantage concernés…
De toute façon, fraîcheur ou pique de chaleur aurait le dernier mot. Là, plus moyen de tricher ou d’obtenir la moindre des faveurs. La seule justice, en ce bas monde, avec la maladie ou la mort. Surtout que maintenant, il suffisait de passer par Zürich !
Tout en branlant du chef sur une vieille rancune découlant de celle qui venait de lui échauffer le cerveau, Mlle Poirier lissait du plat de la main la nappe fraîchement repassée. Rectifiait l’emplacement de ses six chaises, pourtant alignées au cordeau. Réajustait l’angle du canapé. Jetait un dernier coup d’œil. Enclenchait sa télévision.
Ainsi qu’à l’accoutumée, aucun détail n’aurait été négligé pour accueillir dignement les hôtes illustres qui allaient défiler dans son salon !
- Tu vois, mon Napoléon, à chaque fois que ça me remonte, comme le fiel de ma mauvaise digestion, je manque d’en avaler le dentier que je suis sensée porter…
A peine dépassé les soixante-dix ans et outrageante de santé, n’être considérée que comme une « mamy » potentiellement en danger, portion congrue d’une société qui nous reproche de lui coûter au lieu de réfléchir à la manière de nous employer (sauf votre respect, M. notre nouveau Président, car vous, vous y pensez,) c’est « chelou, » comme dirait Laly !
Mais toi, tu t’en moques, et aie la décence de ne pas protester. A la retraite, tu y as toujours été. Pousse-toi, tu m’empêches de terminer.
Incontournable rituel
17 heures cinquante. Mlle Poirier tirait les rideaux sur la lumière drue et poussiéreuse de l’été. Soupirait de commisération pour son ego. De colère rentrée aussi. Une nouvelle canicule s’amorçait-elle ? L’obligeant à l’humiliante déclaration en mairie en tant que personne seule et âgée. Comme si Napoléon ne se chargerait pas d’ameuter tout le voisinage et que certains de ses voisins, plus jeunes mais plus mal lotis qu’elle, devraient se sentir davantage concernés…
De toute façon, fraîcheur ou pique de chaleur aurait le dernier mot. Là, plus moyen de tricher ou d’obtenir la moindre des faveurs. La seule justice, en ce bas monde, avec la maladie ou la mort. Surtout que maintenant, il suffisait de passer par Zürich !
Tout en branlant du chef sur une vieille rancune découlant de celle qui venait de lui échauffer le cerveau, Mlle Poirier lissait du plat de la main la nappe fraîchement repassée. Rectifiait l’emplacement de ses six chaises, pourtant alignées au cordeau. Réajustait l’angle du canapé. Jetait un dernier coup d’œil. Enclenchait sa télévision.
Ainsi qu’à l’accoutumée, aucun détail n’aurait été négligé pour accueillir dignement les hôtes illustres qui allaient défiler dans son salon !
- Tu vois, mon Napoléon, à chaque fois que ça me remonte, comme le fiel de ma mauvaise digestion, je manque d’en avaler le dentier que je suis sensée porter…
A peine dépassé les soixante-dix ans et outrageante de santé, n’être considérée que comme une « mamy » potentiellement en danger, portion congrue d’une société qui nous reproche de lui coûter au lieu de réfléchir à la manière de nous employer (sauf votre respect, M. notre nouveau Président, car vous, vous y pensez,) c’est « chelou, » comme dirait Laly !
Mais toi, tu t’en moques, et aie la décence de ne pas protester. A la retraite, tu y as toujours été. Pousse-toi, tu m’empêches de terminer.
dimanche 27 décembre 2009
Mon premier roman
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