Guéris ?
Restez cool avec ce
Septième extrait :
A peine partis, les locataires de « Secret Story » lui manquaient déjà.
Se hâter de vérifier dans son magazine TV que Dechavanne leur succéderait. « Famille en or ou Roue de la fortune, » elle le préférait nettement à Ruquier. Selon elle, trop moqueur et polémiqueur.
Et puis, elle adorait Victoria !
Caisses de l’Etat vides, dépenses excédentaires, réchauffement de la planète, insécurité, logements insalubres, sans compter tout le reste, les défis étaient trop lourds pour que l’on évite de saper le moral de ceux qui allaient immanquablement payer la facture.
Le peuple était-il assez stupide, pour miser à chaque élection sur le mauvais cheval ! A moins qu’il ne faille se prendre une veste, pour obtenir la garantie d’être approuvé.
Face à un processus de contestation séculaire, sensé profiter à l’opposition et aux contestataires, et qui se moquait d’entraver toute réforme, Mlle Poirier, après mûres réflexions et moult émissions, constatait qu’elle n’y pouvait rien et décidait de cesser de s’indigner. D’abandonner la politique aux politicards. De laisser les loups, ou plutôt les éléphants, se dévorer entre eux.
Elle avait donné !
Heureusement qu’il lui restait l’actualité. Ouverture exaltante sur le monde, quoique aussi peu apte à donner confiance en la sagesse humaine et où le mode de destruction ne valait guère mieux. Mais difficile de se forcer à ne s’insurger de rien. Elle accorderait pourtant quelques brefs zappings à Ruquier.
A son corps défendant, force lui était d’admettre que les personnes qu’il recevait expédiaient parfois propos fort pertinents, vifs et instructifs.
Et ne craquait-elle pas pour Florence Foresti et les people ?
Tout en soliloquant, la vieille demoiselle avait retiré l’une des deux bouteilles stockées au réfrigérateur en prévision d’amateurs inopinés.
- Mon ami Christian préférera sûrement un petit blanc bien frais ! Je devrai me souvenir d’acheter du jus d’orange pour ma future rencontre avec Sarko.
Le générique bien connu, joint aux appels de Napoléon qui avait investi le fauteuil, repu et apaisé, la ramenait illico dans le living. Bras tendus pour maintenir l’équilibre de la précieuse bouteille. Elle avait toujours détesté manquer les présentations.
- M. Dechavanne, où est donc passé votre chien ? Je lui avais porté une réplique de mon chat pour jouer sur le plateau. A votre santé. Fameux, ce petit blanc, vous ne trouvez pas ? Et cesse donc, Napoléon, de tirer cette tête parce que je finis son verre ! Tu me rappelles ma mère. Je ne peux quand même pas tout bazarder à l’évier ou passer en grog…
dimanche 7 février 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire