mercredi 26 octobre 2011

En métro au parc Lumphini























Une nouvelle clé pour découvrir BKK n0us est offerte par un couple de touristes parisiens : le métro ! Récent et flambant neuf, complément du "sky train" ou train du ciel, pour une vue plongeante et époustouflante sur la ville, ainsi qu'un trajet très salubre, loin de la pollution.
Qui, mieux que ces habitués de Bangkok aurait pu nous en expliquer le fonctionnement ? D'ailleurs très proche de celui de la ville Lumière.
Moderne, ripoliné, informatisé, facile d'usage après quelques tâtonnements, desservant même l'aéroport et sécurisé (un agent sur chaque quai et près de chaque portillon), ce transport nous séduit, devenant même notre principal moyen de locomotion.
Ce jour, désir de nature, arrêt au parc Lumphini : horde de motos qui se pressent sur l'avenue. Statue de "Rama VI" à l'une des entrées, non loin des parois vitrées de "Silom Center", l'un des magnifiques et gigantesques centres commerciaux de cette ville aux rues style poupée russe. Chacune en cachant une autre, régal de découvertes, de shopping, de faim à assouvir...
Immense à s'égarer, (mais qu'est-ce qui ne l'est pas ?) ce parc est le plus grand poumon de la cité. Feuilles des arbres qui se mirent dans les lointains gratte-ciel. Parterres de fleur, kiosque chinois, allées qui se subdivisent pour de longues promenades, vastes pelouses pour le repos. Les gens flânent, pique-niquent, se groupent pour des conversations animées ou courent ! Survêtements et baskets tendance.
Un lac artificiel surgit au détour d'un chemin, on canote, élégants jusque sur l'eau. Ambiance gaie, décontractée et festive. Sourires qui prouvent inaltérable bonne humeur et joie de vivre. Au milieu du parc, un bâtiment surmonté d'une horloge. Au dernier coup de 18 heures, surprise totale !
Tous les promeneurs se figent, les hommes se découvrent, simultanément aux premières notes traversant tout le parc, de ce que l'on devinera être l'hymne national. Le premier étonnement passé, on fait comme tout le monde. On écoute et on attend, tacitement approuvés par nos plus proches voisins.
L'hymne terminé, chacun reprend ses occupations. Certains se dirigent vers une grande estrade, occupée en son centre par une jeune femme en tenue de gymnastique. La prof d'éducation physique !
Une autre musique, genre aérobic, la leçon commence. Energique, en plein air, entièrement gratuite et ouverte à tous. La forme assurée, sans débourser un rond !
Identique cérémonial, le lendemain, 18 heures, on comprendra que ce rituel se reproduit chaque soir à la même heure et dans chaque lieu public. Sans que personne ne songe à s'y soustraire, la fibre patriotique et royaliste comme ciment de ce pays aux différentes ethnies... Silence et pause quotidienne commune pour éprouver le sentiment d’appartenir à un tout. Pour, peut-être, apprendre à respecter son prochain autant que soi.

La pensée du jour :

Loisirs, nature, cadre enchanteur et amis, les bonheurs et besoins sont universels. Pourquoi la paix ne l'est-elle pas ? Ne venons-nous pas tous au monde de la même façon ?

Votre géniale blogtrotteuse, Madame Torchon-à-la-main,
Qui balance entre apprendre la philosophie ou la méditation,
Et qui attend toujours avec impatience vos commentaires ! Même critiques...

mercredi 19 octobre 2011

Le long du Chao Praya















Les coupoles dorées du Grand palais. Maisons de bois menaçant ruines et buildings.


Mégapole estimée à 12'000 000 d'âmes qui ne recense pas ses bidonvilles, Bangkok ne se compare à aucune autre ! Fourmilière tentaculaire hiérarchisée dont d'infatigables ouvrières ne cesseraient de creuser de nouvelles galeries, Bangkok ne dort jamais, mais s'assoupit autour des 22 heures, circulation un peu moins démente.
Où que vous soyez, le bruit vous saisit, vous envahit, s'empare de vos tympans, jusqu'à vous rendre sourd ! Concert de klaxons (bus, voitures, taxis, mobylettes, tuks-tuks), sollicitations des vendeurs et des chauffeurs à la recherche de clients, coups de sifflets stridents des policiers, bruit de moteurs, les premiers jours, vous avez l'impression de devenir fous, avant de vous habituer puis d'en redemander, devenus accros à cette vie trépidante...
Il nous faut hurler pour nous comprendre, alors que la voix douce des autochtones franchit aisément le tumulte. Auraient-ils des cordes vocales spécialement étudiées pour surmonter tout ce vacarme ? A ce jour, je me pose toujours la question.
Né de 4 torrents venus des hauteurs, le Chao Praya, long de 352 km, irrigue la plaine centrale avant de se jeter dans le golfe du Siam. Il entoure Bangkok d'une véritable ceinture limoneuse, bien pratique pour partir à la conquête de la ville, débarcadères desservant presque tous les lieux importants (dont le Grand Palais).
Forts du conseil de se fier aux drapeaux flottant à l'avant des bateaux qui déterminent la vitesse et par conséquent le prix, on se risque, plan à la main. Avec l'habitude, on se rendra compte qu'il faut toujours préférer ceux empruntés par les Thaïs et, dans la mesure du possible, payer sur le bateau, plutôt qu'aux vendeurs sur les passerelles... Tarif en tout cas réduit de moitié !
Remontez ou descendez le fleuve, peu importe, le spectacle est omniprésent.
De l'élégant pont "Rama 8 Bridge" jusqu'à l'opposé, élégants et modernes hôtels ou ambassades du quartier des étrangers, le fleuve déroule ses méandres et curiosités. Wat Arun ou temple de l'Aube, habitations cossues, (certaines avec une maison traditionnelle en bois posée sur la terrasse), foisonnement de temples...
Leur faisant face, sur l'autre rive, des masures de bois menaçant ruine, prêtes à s'effondrer, le rez sur pilotis, hangars à bateaux et à marchandises.
Et voilà qu'apparaissent les buildings, forêt blanche de tours élégantes aux terrasses largement arborées qui rappellent, si besoin était, que Bangkok est entrée avec fougue dans le vingt et unième siècle, faisant vaciller nos certitudes sur l'avancée européenne.
La circulation, là aussi, est intense. Trains de 4 ou 5 lourdes barges qui remontent le fleuve, tirées par de minuscules bateaux. "Long tails" ou "longues queues", barques dont le moteur s'étire hors de l'eau, véritables taxis fluviaux. Embarcations privées. Riches jonques. Touffes de lotus dérivantes.
Mais il est temps de nous acquitter de nos quelques baths. La contrôleuse se fraie péniblement un chemin parmi la foule des passagers, secouant avec vigueur sa boîte ovale en fer, monnaie cliquetant à l'intérieur. Bruit supplémentaire qui s'ajoute à celui du bateau raclant le ponton et aux cris du garçon chargé de la manœuvre, véritable acrobate qui défie les lois de l'équilibre, cramponné aux cordages...
Photos du bas : pont Rama 8, buildings et maison traditionnelle sur un toit, le Wat Arun ou temple de l'Aube, bâtiment officiel dans le quartier des étrangers.

La pensée du jour :

Après le tsunami, une terrible mousson ! L'eau n'est plus seulement source de vie, elle meurtrit et tue. La Thaïlande n'a jamais autant mérité son qualificatif de "pays du sourire". Aucune imprécation ou révolte, mais une sereine acceptation de l'inéluctable. Sourires de ceux qui ont tout perdu, sur leurs frêles esquifs de fortune. Une grande leçon d'humanité pour les râleurs impénitents que nous sommes...

Votre blog-trotteuse Madame Torchon-à-la-main,
Qui promet de réfléchir aux valeurs essentielles de l'existence





lundi 17 octobre 2011

Le Grand Palais





















Sur la droite : les canons du palais Chakri.

Précédant le passage en caisse, un homme, qui se donne une allure furibarde, s'approche de moi, un mètre pliant à la main. Me pousse contre une barrière, mesure étalon marquée à la peinture, déploie son mètre devant mes mollets nus. Me signifie, par gestes contrariés comparatifs, que mon pantalon n'a pas la longueur réglementaire, faisant signe à une femme qui s'élance vers moi, location de sarongs sur les bras ! Une comparse, une complice, sa douce moitié ?
A mon tour de prendre l'air fâché, désignant une touriste plus court vêtue que moi qui a franchi l'obstacle sans encombre et de passer outre, en l'ignorant ! Ce soir, je m'endormirai moins naïve...
Arnaqueur supplémentaire écarté, à nous les tuiles vernissées du toit du Grand Palais ! Symphonie de couleurs chatoyantes sur le bleu du ciel, mosaïque où chaque tuile joue sa partition, suite logique pour la suivante, véritable régal pictural pour l’œil.
Un monde fou, nu pied, touristes et bouddhistes pieux, des offrandes à la main. Longs colliers de fleurs safran ou lotus coupé, menue monnaie ou feuilles d'or à fixer sur des bouddhas, visage effacé et corps épaissi par le précieux métal. Une ambiance de recueillement et de paix. Ni bousculade, ni hâte. Une telle foule, et personne pour vous pousser , ou même vous effleurer ! Miracle asiatique de ne jamais avoir le sentiment d'être broyé dans la foule la plus compacte, ainsi qu'aux heures de pointe du métro. On ferait bien d'en prendre de la graine...
3 pavillons aux caractéristiques toits en enfilade, 3 portes gardées par des statues chinoises ouvrent sur la salle du trône. Démesuré et luxueux siège coiffé de son dais à trois étage, + un autel en forme de bateau.
La magnificence des matériaux et la grandeur de la salle nous estomaque ! Beauté et dépaysement garanti !
Rejoignant l'allée principale, on découvre une magnifique pelouse dont le vert gazon rivaliserait aisément avec ceux qui ornent nos plus beaux châteaux. Perspective sur le palais Chakri (actuelle dynastie des rois de Thaïlande), bâtiment couleur pastel pour décor de cinéma ou gâteau de militaire, toiture thaïe et façade néo classique.
Pour ceux qui aiment les armes, un intéressant musée de l'Armurerie. Panoplie guerrière recouvrant plusieurs siècles...
Direction le Wat Pho. Cour du temple et son énorme bouddha couché. Statue monumentale de 46 m de long et de 15 m de haut, représentant Bouddha sur son lit de mort. Impressionnante figuration faite de briques et de plâtre, couverte de feuilles d'or, qui emplit l'espace de piété, d'inclinations et de prières. Sérénité du sourire de Bouddha, ayant atteint le nirvanâ. Plus tard, on verra d'autres impressionnantes et immenses représentations de Bouddha, à Sukothaï, notamment. Pour l'heure, la stupéfaction nous cloue sur place, ses pieds aussi grands que ma misérable personne...
D'autres merveilles sont encore à découvrir, dont de monumentaux chedi (tours), d'autres bouddhas, sanctuaires et temples. On ressortira, comme ivres d'une culture inhabituelle et chargée de symboles, qu'il faut avoir la patience d'appréhender pour l'apprécier à sa juste mesure. Quelques semaines et une saturation de bouddhas plus tard, (bouddhas assis, couchés, debout), on y reviendra en fin de séjour avec un bonheur renouvelé, l'esprit ouvert sur la pacifique beauté de ces lieux, pause spirituelle parmi l'agitation des villes...

La pensée du jour :

L'on n'est pas responsable du lieu où l'on naît. Mais comme partout, mieux vaut voir le jour dans un palais que dans un taudis. Surtout lorsque la mousson inonde tout sur son passage, balayant les pauvres biens des miséreux. Mon cœur est avec eux et ma tristesse, grande !

Votre révoltée blogtrotteuse et fidèle Mme Torchon-à-la-main,
Qui ne se languit toujours pas de son balai et peine à admettre les débordements de la nature.
A très bientôt.