mercredi 19 octobre 2011

Le long du Chao Praya















Les coupoles dorées du Grand palais. Maisons de bois menaçant ruines et buildings.


Mégapole estimée à 12'000 000 d'âmes qui ne recense pas ses bidonvilles, Bangkok ne se compare à aucune autre ! Fourmilière tentaculaire hiérarchisée dont d'infatigables ouvrières ne cesseraient de creuser de nouvelles galeries, Bangkok ne dort jamais, mais s'assoupit autour des 22 heures, circulation un peu moins démente.
Où que vous soyez, le bruit vous saisit, vous envahit, s'empare de vos tympans, jusqu'à vous rendre sourd ! Concert de klaxons (bus, voitures, taxis, mobylettes, tuks-tuks), sollicitations des vendeurs et des chauffeurs à la recherche de clients, coups de sifflets stridents des policiers, bruit de moteurs, les premiers jours, vous avez l'impression de devenir fous, avant de vous habituer puis d'en redemander, devenus accros à cette vie trépidante...
Il nous faut hurler pour nous comprendre, alors que la voix douce des autochtones franchit aisément le tumulte. Auraient-ils des cordes vocales spécialement étudiées pour surmonter tout ce vacarme ? A ce jour, je me pose toujours la question.
Né de 4 torrents venus des hauteurs, le Chao Praya, long de 352 km, irrigue la plaine centrale avant de se jeter dans le golfe du Siam. Il entoure Bangkok d'une véritable ceinture limoneuse, bien pratique pour partir à la conquête de la ville, débarcadères desservant presque tous les lieux importants (dont le Grand Palais).
Forts du conseil de se fier aux drapeaux flottant à l'avant des bateaux qui déterminent la vitesse et par conséquent le prix, on se risque, plan à la main. Avec l'habitude, on se rendra compte qu'il faut toujours préférer ceux empruntés par les Thaïs et, dans la mesure du possible, payer sur le bateau, plutôt qu'aux vendeurs sur les passerelles... Tarif en tout cas réduit de moitié !
Remontez ou descendez le fleuve, peu importe, le spectacle est omniprésent.
De l'élégant pont "Rama 8 Bridge" jusqu'à l'opposé, élégants et modernes hôtels ou ambassades du quartier des étrangers, le fleuve déroule ses méandres et curiosités. Wat Arun ou temple de l'Aube, habitations cossues, (certaines avec une maison traditionnelle en bois posée sur la terrasse), foisonnement de temples...
Leur faisant face, sur l'autre rive, des masures de bois menaçant ruine, prêtes à s'effondrer, le rez sur pilotis, hangars à bateaux et à marchandises.
Et voilà qu'apparaissent les buildings, forêt blanche de tours élégantes aux terrasses largement arborées qui rappellent, si besoin était, que Bangkok est entrée avec fougue dans le vingt et unième siècle, faisant vaciller nos certitudes sur l'avancée européenne.
La circulation, là aussi, est intense. Trains de 4 ou 5 lourdes barges qui remontent le fleuve, tirées par de minuscules bateaux. "Long tails" ou "longues queues", barques dont le moteur s'étire hors de l'eau, véritables taxis fluviaux. Embarcations privées. Riches jonques. Touffes de lotus dérivantes.
Mais il est temps de nous acquitter de nos quelques baths. La contrôleuse se fraie péniblement un chemin parmi la foule des passagers, secouant avec vigueur sa boîte ovale en fer, monnaie cliquetant à l'intérieur. Bruit supplémentaire qui s'ajoute à celui du bateau raclant le ponton et aux cris du garçon chargé de la manœuvre, véritable acrobate qui défie les lois de l'équilibre, cramponné aux cordages...
Photos du bas : pont Rama 8, buildings et maison traditionnelle sur un toit, le Wat Arun ou temple de l'Aube, bâtiment officiel dans le quartier des étrangers.

La pensée du jour :

Après le tsunami, une terrible mousson ! L'eau n'est plus seulement source de vie, elle meurtrit et tue. La Thaïlande n'a jamais autant mérité son qualificatif de "pays du sourire". Aucune imprécation ou révolte, mais une sereine acceptation de l'inéluctable. Sourires de ceux qui ont tout perdu, sur leurs frêles esquifs de fortune. Une grande leçon d'humanité pour les râleurs impénitents que nous sommes...

Votre blog-trotteuse Madame Torchon-à-la-main,
Qui promet de réfléchir aux valeurs essentielles de l'existence





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