lundi 17 octobre 2011

Le Grand Palais





















Sur la droite : les canons du palais Chakri.

Précédant le passage en caisse, un homme, qui se donne une allure furibarde, s'approche de moi, un mètre pliant à la main. Me pousse contre une barrière, mesure étalon marquée à la peinture, déploie son mètre devant mes mollets nus. Me signifie, par gestes contrariés comparatifs, que mon pantalon n'a pas la longueur réglementaire, faisant signe à une femme qui s'élance vers moi, location de sarongs sur les bras ! Une comparse, une complice, sa douce moitié ?
A mon tour de prendre l'air fâché, désignant une touriste plus court vêtue que moi qui a franchi l'obstacle sans encombre et de passer outre, en l'ignorant ! Ce soir, je m'endormirai moins naïve...
Arnaqueur supplémentaire écarté, à nous les tuiles vernissées du toit du Grand Palais ! Symphonie de couleurs chatoyantes sur le bleu du ciel, mosaïque où chaque tuile joue sa partition, suite logique pour la suivante, véritable régal pictural pour l’œil.
Un monde fou, nu pied, touristes et bouddhistes pieux, des offrandes à la main. Longs colliers de fleurs safran ou lotus coupé, menue monnaie ou feuilles d'or à fixer sur des bouddhas, visage effacé et corps épaissi par le précieux métal. Une ambiance de recueillement et de paix. Ni bousculade, ni hâte. Une telle foule, et personne pour vous pousser , ou même vous effleurer ! Miracle asiatique de ne jamais avoir le sentiment d'être broyé dans la foule la plus compacte, ainsi qu'aux heures de pointe du métro. On ferait bien d'en prendre de la graine...
3 pavillons aux caractéristiques toits en enfilade, 3 portes gardées par des statues chinoises ouvrent sur la salle du trône. Démesuré et luxueux siège coiffé de son dais à trois étage, + un autel en forme de bateau.
La magnificence des matériaux et la grandeur de la salle nous estomaque ! Beauté et dépaysement garanti !
Rejoignant l'allée principale, on découvre une magnifique pelouse dont le vert gazon rivaliserait aisément avec ceux qui ornent nos plus beaux châteaux. Perspective sur le palais Chakri (actuelle dynastie des rois de Thaïlande), bâtiment couleur pastel pour décor de cinéma ou gâteau de militaire, toiture thaïe et façade néo classique.
Pour ceux qui aiment les armes, un intéressant musée de l'Armurerie. Panoplie guerrière recouvrant plusieurs siècles...
Direction le Wat Pho. Cour du temple et son énorme bouddha couché. Statue monumentale de 46 m de long et de 15 m de haut, représentant Bouddha sur son lit de mort. Impressionnante figuration faite de briques et de plâtre, couverte de feuilles d'or, qui emplit l'espace de piété, d'inclinations et de prières. Sérénité du sourire de Bouddha, ayant atteint le nirvanâ. Plus tard, on verra d'autres impressionnantes et immenses représentations de Bouddha, à Sukothaï, notamment. Pour l'heure, la stupéfaction nous cloue sur place, ses pieds aussi grands que ma misérable personne...
D'autres merveilles sont encore à découvrir, dont de monumentaux chedi (tours), d'autres bouddhas, sanctuaires et temples. On ressortira, comme ivres d'une culture inhabituelle et chargée de symboles, qu'il faut avoir la patience d'appréhender pour l'apprécier à sa juste mesure. Quelques semaines et une saturation de bouddhas plus tard, (bouddhas assis, couchés, debout), on y reviendra en fin de séjour avec un bonheur renouvelé, l'esprit ouvert sur la pacifique beauté de ces lieux, pause spirituelle parmi l'agitation des villes...

La pensée du jour :

L'on n'est pas responsable du lieu où l'on naît. Mais comme partout, mieux vaut voir le jour dans un palais que dans un taudis. Surtout lorsque la mousson inonde tout sur son passage, balayant les pauvres biens des miséreux. Mon cœur est avec eux et ma tristesse, grande !

Votre révoltée blogtrotteuse et fidèle Mme Torchon-à-la-main,
Qui ne se languit toujours pas de son balai et peine à admettre les débordements de la nature.
A très bientôt.


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