mardi 2 mars 2010

Dialogue avec Napoléon, suite

Ce soir, je suis triste. Je pense à tous ces gens qui ont perdu leur maison et à cette magnifique région dévastée. Nous étions en Charentes-Maritime l'an passé et je me demande si parmi les personnes si charmantes que nous avons rencontrées, certaines se trouvent au nombre des sinistrées...
Puisse tous ces malheureux retrouver rapidement un toit.
Mes pensées, ainsi que celles de Mlle Poirier, les accompagnent.

Croquette

huitième extrait :


La soirée s’était poursuivie béatement par le partage de son dîner avec Sœur Thérèse. Un reste de poulet, de purée de pommes de terre et de haricots verts, réchauffés au micro-ondes. Auxquels elle avait ajouté, en guise de dessert, son dernier pot de confiture maison qui datait de cinq ans et son pain d’hier toasté, qui ne finirait pas en pouding !
Sœur Thérèse avait tout liquidé avec reconnaissance. Avoir crapahuté une pleine journée dans Paris avec le capitaine Bonnaventure, l’ex-mari abandonné pour le couvent, puis avoir manqué le repas des religieuses pour cause de rentrée tardive, l’avait affamée.
Mlle Poirier avait profité des quelques carrés de chocolat qu’elle avait joints au café et dont s’était régalés Sœur Thérèse, pour lui commander la couette promise à Napoléon.
Un excellent moment, décidément, que Sœur Thérèse, impressionnée par l’esprit de déduction de Mlle Poirier et alléchée par la perspective de nouveaux débouchés pour ses couettes, avait affirmé vouloir renouveler très bientôt. Elle lui fixerait rendez-vous par l’intermédiaire de SœurThérèse.com.
Quant à Mlle Poirier, elle avait songé que Sœur Thérèse recueillerait toujours ses suffrages. Equitablement avec Louis la Brocante et Julie Lescaut !

Le dernier reçu serait un intellectuel et elle écouterait très religieusement ce professeur du cerveau. Comment diantre se nommait sa spécialité ? Pourtant inscrite au bas de l’écran, tout au long de son exposé. Elle avait beau chercher, cela ne lui revenait pas. Les conclusions aussi lui demeuraient floues.
Entre nombreux gadgets pour dérouiller les neurones pas forcément efficaces, et mémoire déficiente qui ne prouvait pas obligatoirement qu’on allait tourner casaque, compliqué de s’y retrouver !
Elle avait pourtant saisi qu’il fallait recourir au plus simple, comme se priver de sa liste de courses ou des numéros de téléphone de ses proches. L’important consistant à varier les exercices et à corser les difficultés, en s’efforçant de retenir ce qui nous passionnait le moins. De toute façon, lorsque les oublis se multipliaient, il était souvent trop tard pour réagir…
Dans ses consignes journalières, elle écrirait en priorité pour le lendemain : acquérir le fameux programme cérébral de ce docteur japonais… dont le nom m’échappe !

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