Virée au marché, cueillette et dégustation de la troisième fraise du jardin, (que voulez-vous, avec ce temps encore frais mais qui semble peu à peu s'améliorer, y faut pas trop demander), concert lyrique à Port-Vendres, écriture, puis les Aventuriers des mondes perdus sur le petit écran, quelle journée !
Mais rassurez-vous, Mlle Poirier et Napoléon sont quand même au rendez-vous. Votre fidélité me touche et mérite récompense. Bonne lecture, que la difficile jeunesse de Mlle Poirier ne vous empêche pas de dormir.
P.S. Si vous voulez faire ami-ami avec Napoléon ou votre propre chat, grattez-le sous le ventre ou entre les oreilles. Et essayez la télé.
Votre Croquette,
Qui profitera du dimanche pour se reposer. A moins que...
quinzième extrait :
Etait-ce de cette période que datait sa colère d’autrui ? Ou de plus tard ? Juste avant son adolescence. Lorsqu’elle était définitivement devenue « Poirier clair. » Puis, plus simplement, « la Poirier ! »
Elle se souvenait par contre très précisément quand et comment cette colère, qui l’avait presque conduite à l’autisme, s’était transformée en haine. Ce matin maudit où elle avait été contrainte de se présenter au collège, affublée de lunettes dont les verres, épais comme des hublots, lui donnaient un regard qu’elle n’aurait pas souhaité à son pire ennemi.
Lorsqu’elle s’était observée dans le miroir, larmes aux yeux, avant de partir affronter la rue puis ses camarades, elle avait immédiatement compris pourquoi elle n’avait jamais voulu porter de telles horreurs…
Mais ne venait-elle pas d’échouer au contrôle annuel de la vue ? Après avoir appris par cœur, année après année, la direction dans laquelle s’élançaient les bras vicieux du E abhorré. Jusqu’à cette fatale dernière fois, où elle était passée la première.
Pour ne plus lire au tableau noir après le deuxième rang et être porteuse d’une sévère hérédité, elle se savait myope. Et en sursis, grâce à divers stratagèmes, dont le précédent. Tout, plutôt qu’être condamnée aux besicles !
La pilule avait été d’autant plus difficile à avaler que depuis quelques semaines, un appareil dentaire lui martyrisait la bouche. Promesse d’une beauté en devenir qu’il lui fallait payer, dans l’immédiat, d’une difformité momentanée mais certaine. Et qui l’avait réduite, cerise sur le gâteau, à l’état d’idiote zézayante. Une Lisa avant l’heure !
samedi 15 mai 2010
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