10 heures du matin et seuls ! Dans une ruelle dont on ne voit pas la fin, grande comme au moins une rue de chez nous. Taxis qui déboulent sans arrêt et nous font craindre pour notre peau, flux de piétons et alignée de petits commerces alimentaires. Une animation de jours de marché à nous faire tourner la tête, surtout en terrain inconnu et par cette chaleur ! (En tout cas 27 degrés)
Bagages sécurisés sur le trottoir, on se regarde, sans oser s'avouer notre déception. A environ 15 euros la nuit pour Bangkok, on ne s'attendait certes pas à loger dans l'un des palaces aperçus en cours de route. Mais de là à nous contenter de ce que l'on aperçoit au travers des vitres, faudrait pas pousser !
Aucune commune mesure avec l'adorable jardin d'hiver, à la fois réception, salon et salle à manger, qui claironnait sur le Net... Commande passée, pas un baht de déboursé d'avance.
Indispensable élémentaire précaution, comme on ne cessera de le vérifier par la suite, puisqu'il est impossible de se faire rembourser le moindre baht en cas de litige. De toute façon, l'emballage ne valant souvent pas le contenu et les hôtels et chambres disponibles étant légions partout, il est nettement préférable, pour des budgets modestes, de voir sur place que de se fier à Internet. Et de prendre la peine de remonter plusieurs rues - il y aura souvent pléthore, surtout dans les lieux hautement touristiques - au lieu de se ruer sur le premier venu, de peur de n'en point trouver. Mais cela, on ne l'avait pas encore appris...
Nous voilà donc à pousser la porte, fallait bien se loger ! Nous demandant à quelle sauce on allait être mangé.
Une salle sombre et tristounette aux curieuses odeurs de soupe et de renfermé, une ou deux plantes anémiées, une série de tables et chaises en bois à l'allure peu confortables, un bout de comptoir de pareille facture. Avec, derrière, l'habituel Sawastika ! donné par une très mince et jolie jeune Thaï. Lisse et longue chevelure noire, (en règle générale, elle adorent se faire belles et se maquiller et y sont vivement encouragées mais ne se teignent, ni ne se coupent les cheveux, la coupe courte étant réservée aux "vieilles" dames ,) short et blouse sans un faux pli !
Quelques mots d'anglais usuels, elle trouve notre réservation sur le registre. Nous donne notre clé et nous fait accompagner, direction l'escalier. Marches étroites et raide comme l'Everest ! Pas la peine de chercher le moindre ascenseur.
Pas non plus de balustrade ! Si on nous avait proposé de nous encorder, je crois qu'on l'aurait fait ! D'un côté le vide, de l'autre un mur ! On s'y cramponne avec reconnaissance, de même qu'à nos bagages, pour aboutir sans mal devant notre logis. Espoir de douche en perspective...
Le constat continue d'être désolant.
Pas de fenêtre, un fantôme de rangement, deux lits aussi étroits que des couchettes de bateau, durs comme le bois dont ils sont faits, deux minces matelas qui n'adoucissent rien, une salle d'eau avec porte. Juste la place pour le WC, un tuyau de douche et sa pomme au-dessus ! Ultime confort, un ventilo au plafond. La climatisation, c'est mieux mais plus cher...
Le tout, dans un bon état de propreté. C'est toujours ça. Mon mari craint pour ses hanches, moi, de crever de chaud et de souffrir d'insomnie. Mais pourquoi d'inutiles "si on s'était douté ?" N'était-on pas à Bangkok ?
Habits laissés dans les valises, la fameuse douche plus tard, le WC est inondé et le parquet, complètement trempé, glisse autant que peau de banane. On marche comme sur des œufs, s'agirait pas de se casser une quille à peine arrivés. Conclusion peu réjouissante : la douche ou les toilettes, il faut choisir !
Retour d'une première prospection dans les environs, on ne reconnaissait plus nos affaires. On s'était donc trompé de chambre ! Les clés ouvraient toutes les serrures... On filait comme des voleurs avant d'être surpris et de ne pouvoir expliquer ce que l'on trafiquait là !
Suffisamment éreintés par le voyage, on dormait comme des souches. Au matin, épaules rompues et hanches douloureuses, nouveau patinage et fesses qui trempaient sur la lunette, on décidait de changer de crémerie, une seule nuit acquittée !
L'obligatoire Sawastika proportionné à notre départ hâtif, on se retrouvait à notre point départ, un peu moins naïfs, bagages sur le trottoir, à l'abri de l'écrasement ou des sollicitations des taxis. Tant qu'à être aventureux, autant l'être complètement. Bouddha nous vienne en aide !
Votre routarde blogtrotteuse Mme Torchon-à-la-main,
Qui espère trouver une vraie salle de bains
La pensée du jour :
Aussi longtemps que l'on marche et porte son sac, l'on peut être routard ! Suffit juste d'adapter le confort aux années, comme pour son animal de compagnie. Viendrait-il à l'idée aux papy mamy d'acheter un lévrier ou un dogue allemand ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire