jeudi 5 janvier 2012

Ayutthaya, suite (1350-1782)


























Chinois pour les uns, khmer pour les autres, le prince d'U Thong, fondateur d'Ayuttaya, semble avoir bénéficié de nombreuses alliances. Vers 1350, il prend le titre de Ramadhibodhi 1er, dit "Rama le Grand", pour régner sur un immense territoire. En même temps qu'ont lieu de sanglantes guerres intestines pour l'accession au trône, le royaume mène de fréquentes expéditions d'expansion. La capitale Ayutthaya rapproche en effet le pays de l'empire khmer, qui sera occupé à plusieurs reprises.
Angkor conquise et le foyer de sédition représenté par Sukhothai terminé avec l'extinction de la lignée de ses rois, Ayutthaya tourne ses ambitions vers le nord, dont Chiang Mai et une partie du Laos. Sous le règne de Boromtrai Lokanat (1448-1488), la capitale sera même transférée à Phitsanulok.
Doté de tous les pouvoirs, ce roi s'engage dans de grandes réformes. Réattribuant les terres et leurs revenus. Imposant un système de corvées qui oblige tout homme valide (à l'exception des bonzes) à travailler une partie de l'année pour l'Etat.
L'année 1529 marque le retour des Birmans. Leurs pressions constantes contre le Siam et le Laos conduisent à trois guerres successives avec pour conséquence la chute d'Ayuttaya et son occupation durant 15 ans. En 1584, Naseruan libère la ville et repousse les Birmans. La cité connaît alors une période de prospérité dont témoignent tous les marchands espagnols et portugais, lors de leur visite dans la métropole siamoise au 17ème siècle.
Les luttes pour la succession au trône ne cessèrent pourtant qu'avec l'apparition de l'actuelle dynastie des "Chakri" au 19ème siècle. Les guerres extérieures devenaient quasi permanentes, ne s'interrompant qu'avec la mousson. Les nécessités financières engendrées par ces conflits rendirent indispensables l'ouverture du royaume aux marchands étrangers. Succédant aux Portugais, dans la péninsule malaise et aux Philippines, Anglais, Français, Perses, Indiens et Japonais firent leur apparition. Les Européens agissant pour le compte de leurs Compagnies des Indes respectives. L'importance du Siam tenait à sa position géographique au seuil d'une Chine aux liaisons directes coupées lors des moussons saisonnières.
Les ports d'Ayutthaya servirent donc d'entrepôts aux marchandises en transit. De combinaisons politiques en trafics d'influence, on tentait d'obtenir les traités commerciaux les plus avantageux. Dont appui avec les Anglais pour contrecarrer les Hollandais, avant de se tourner vers les Français. Finalement, c'est à ses missionnaires catholiques que la France dut ses premières relations avec le Siam. L'autorisation de pratiquer le culte catholique fut donnée à Monseigneur de la Motte en 1662, faisant miroiter à Louis XIV l'obtention d'un bénéfice territorial. Mais la mort du souverain Naraï (1688) enterra cet espoir. Son successeur exigea le départ des troupes françaises. Dès lors, presque toutes les relations cessèrent, marquant le début d'un siècle d'isolationnisme.
Les dernières mentions des Européens témoignent d'une Ayutthaya précieuse. Palais royaux et centaines de temples qui se dressaient à l'intérieur de l'enceinte entourant l'île-capitale.
Sous Boromakot (1733-1758), le Siam vécut une période de paix inaccoutumée, âge d'or d'Ayutthaya. Poètes et artistes se pressaient à la cour. Essor des arts et des lettres sans égal. C'est à cette époque que des moines siamois furent envoyés à Ceylan avec mission de purifier la communauté bouddhique cinghalaise.
Les illustrations suivantes vous dévoileront un pan de ce riche passé.

La pensée du jour : aussi modestes soient-ils, les Thaïs ont toujours de quoi sacrifier à Bouddha. Ne le dites surtout pas à nos curés et pasteurs, qui émigreraient en masse dans cette contrée bénie. Fatigués de lutter en chaire contre la rapacité de leurs paroissiens !

Illustrations : au cœur de la cité : le "Wat Mahat Tat" ou temple de la grande relique. Ruines d'un ancien monastère royal, temples et sanctuaires. L'édifice atteignait les 50 mètres de hauteur. Chedis de style Sukhothai. Le "Wat Yai Chaimongkhon" les grands draps couleur safran sont achetés par les fidèles pour en recouvrir Bouddha. Autre moyen d'acquérir des mérites. Au soir, ils sont retirés et le lendemain, tout recommence. A l'intérieur, se trouve un immense Bouddha entièrement recouvert d'or, mesurant près de 19 mètres de hauteur, impossible à photographier. Trop grand ! Trop de monde ! Les hommes qui se tiennent sur ses épaules pour retenir les tissus safran dont il est enveloppé sont plus petits que la main du très vénéré Bouddha...
Autour de la rivière, les temples suivants, tous atteignables en bateau, mais comme déjà dit, prix prohibitifs. L'avant-dernier temple a été édifié à la gloire du roi Taksin et de ses successeurs. Roi qui refoula les troupes birmanes et établit sa capitale à Thonburi.




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