L'ère de Shukothai s'étend de 1220 à 1349. Dans les régions où la population thaïe, venue de Chine, est devenue prépondérante, une élite se saisit progressivement du pouvoir. Jusque-là, l'autorité khmer était encore reconnue. En 1238, deux souverains siamois chassent de Sukhothai le proconsul imposé par l'Empire. L'un deux s'y fait couronner en prenant le titre khmer (ultime hommage) de "Si Intradit". Dès la fin du 13ème siècle, la ville devient une cité autonome, dont la puissance se mesure à sa capacité de développer la région, coordonnant des travaux d'irrigation qui feront de la plaine alluviale un riche grenier à riz.
L'influence grandissante de la cité sur l'ensemble du bassin du Chao Praya permet ainsi l'émergence d'une véritable société thaïe, dotée d'institutions, d'une architecture et d'un art propre, dont les immenses statues de Bouddha constituent l'expression la plus originale et grandiose. Avec la promotion du bouddhisme "theravada" au rang de religion officielle, l'ascendant des Siamois sur leur nouveau pays est renforcé.
9 rois vont se succéder à Sukhothai, dont Rama, dit "le Fort", période de forte expansion territoriale. Mais les derniers successeurs se montreront négligents, obligeant le dernier souverain, Li Thaï (1347-1368) à reconnaître la suzeraineté du prince d'U-Thong, fondateur d'Ayuttaya.
Aujourd'hui, il reste de cette immense et opulente cité épargnées par les habituelles destructions des envahisseurs étrangers, de superbes vestiges. Temples et statues, rehaussés magnifiquement de bassins et de douves, que l'on parcourt en bicyclette ou tuks-tuks.
Un plan,avec le nom des différents temples, facilite la visite de ce site d'exception restauré comme à son origine, s'étendant sur pas moins de 70 km carrés. Comprenant la cité royale, derrière sa triple enceinte en briques, et les temples hors les murs.
De ces innombrables précédents Bouddhas admirés, tout recouverts de colliers de fleurs ou surchargés de feuilles d'or à en avoir les traits déformés, j'avais surtout retenu l'extrême dévotion qu'ils engendraient, leur magnificence ou l'extrême raffinement qui les entourait. Dans cette plaine sublimée par les plans d'eau aux lotus épanouis, à la sérénité qui vous prenait à la gorge, ces colossales statues aux traits purs, nues de toute marque de religiosité, dégageait une spiritualité telle que je ressentais avec force pourquoi tant de gens avaient choisi de suivre les préceptes de Bouddha et de le vénérer.
La pensée du jour : La beauté est une et plurielle. D'ici et d'ailleurs. Ephémère, cyclique ou intemporelle. D'hier et d'aujourd'hui. De chair, de plumes, de pétales, de pierre, d'eau, d'air ou de feu, mais toujours fragile. Elle est aussi notre avenir. Sans elle, le monde ne serait qu'obscurité et désolation.
Votre impressionnée Mme Torchon-à-la-main,
Qui songe sérieusement à se faire rectifier le nez !
Bénédictions de Bouddha
Illustrations : autres statues et temples de Sukhothai. Mettez-vous en face, la statue vous apparaît. Déplacez-vous sur le côté, elle s'efface. Plans d'eau et lotus. Contrairement aux nénuphars qui flottent en surface, les fleurs de lotus s'élèvent au-dessus de l'eau. Au-dessus de la boue. Symbole de pureté, la fleur parfaite pour Bouddha
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