A 20 minutes de voiture de Chiang Mai, dans une luxuriante jungle tropicale traversée par une rivière, se trouve le "Maesa Elephant Camp" ou camp des éléphants. Avec 78 bêtes, il est l'un des plus grands rassemblements d'éléphants dans le nord de la Thaïlande.
L'éléphant d'Asie a de tout temps été utilisé comme bête de somme : transport, charriage des troncs d'arbre, guerre. Le fondateur du "Maesa Camp" lui donna son orientation actuelle en réalisant la très grande intelligence de ces énormes animaux et en s'attachant très fort à eux.
Au camp, les éléphants sont entraînés à aimer l'homme et surtout leur cornac, plateforme pour progresser. A l'âge de 2 ans, ils quittent la nursery et leur mère, pour vivre avec leur cornac personnel, qui n'est responsable que d'un seul éléphant. Garantie pour l'animal, son cornac soigneur ayant des connaissances de premiers secours et de symptômes de maladie, d'être traité au mieux. Cornacs et vétérinaire collaborant étroitement.
Les trois premiers mois, cornacs et éléphanteaux apprennent à se connaître. les cornacs leur enseignant comment communiquer avec eux, établissant des relations profondes et durables, notamment au cours du bain, des promenades dans la jungle et autres exercices. L'apprentissage allant ensuite en s'intensifiant.
Le but premier du camp est de créer, dans un environnement sain et naturel, un endroit où les éléphants puissent se reproduire plus facilement que dans la vie sauvage, contribuant ainsi à la préservation de leur espèce. Meilleurs soins, conditions sanitaires et nourriture sont donc une priorité. Cela afin de leur garantir une excellente santé mentale et physique.
Entre tous, ils ne mangent pas moins de 6 tonnes de banane, d'herbe et de cannes à sucre par jour, ainsi que de l'herbe spécialement enrichie. Le nombre élevé de naissances prouve qu'ils sont heureux et aimés au "Maesa Camp".
En l'an 2000, le camp forma ses premiers éléphants "peintre". Lorsqu'il fut temps de les séparer de leur mère, en plus de l'apprentissage habituel et du passage au cornac personnel, on leur apprit... la peinture.
Le plus difficile fut de les persuader de tenir le pinceau avec leur trompe. Il ne fallut pas moins d'un mois pour obtenir ce résultat. L'étape suivante consista à leur faire poser la peinture sur le papier.
Le 13 décembre 2004, le "Maesa Elephant Camp" entrait au Guiness book ! 8 éléphants peintre avaient peint, durant 6 heures, un vaste tableau de 12 mètres de long, sur 2,4 de hauteur ! Faisant une courte pause d'une quinzaine de minutes chaque heure pour boire et manger...
Les Thaïs aiment tant leurs éléphants, que le 13 mars a été proclamé "jour des éléphants".
Nous passâmes là l'un de ces rares moments d'exception, impossible à oublier. Emotion face aux éléphanteaux attendrissants, ridés comme des grands-pères, quelques poils follets et drus comme de la paille, sur le sommet de la tête; joie et amusement avec les adultes, enlacés par leurs trompes ou assis contre leurs flancs, en parfaite confiance et communion. Bananes en récompense ou billet vert de 20 bahts, pour chaque prestation. A moins d'encourir leurs barrissements indignés ! Et pas la peine d'envisager leur refiler un quelconque bout de papier en ersatz. Ils ne le regarderont même pas...
Clou de la journée : un show époustouflant. Salutations et présentation, partie de hula hoop et de football, concours de fléchettes et..peinture. 2000 bahts le tableau ! Valant plus que largement l’œuvre d'un bon peintre du dimanche. Il faut l'avoir vu pour y croire.
Si je n'avais qu'une seule bonne raison de retourner à Chiang Mai, ce serait celle-là.
La pensée du jour :
Si un éléphant, ça trompe énormément, la trompe, elle, ne se trompe jamais ! Bien collante et infaillible à attraper friandises et autres dons. A vous piquer votre chapeau ou à vous envelopper dans un gros câlin.
Vous en doutez ? Courez-y ! Vous ne serez pas trompés...
Votre éblouie blogtrotteuse Mme Torchon-à-la-main,
Qui mettrait bien une des ces charmantes bêtes dans son bagage, si elle ne pesait pas si lourd.
Sawashtiéléphant
Vous désirez en savoir plus, mettez sur google : Chang Mai, camp des éléphants
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