Les tribus Karen, appelées aussi "long necks" (longs cous) ou Padongs, vivaient originellement en Birmanie, sur un territoire adjacent à Chiang Rai (Thaïlande). De confession catholique, forcées d'émigrer pour fuir les persécutions de la junte militaire, elles migrèrent à travers les terres de Chiang Rai pour vivre dans le district de Mae Ai, à Chiang Mai, durant approximativement 20 ans.
Sous l'impulsion de la reine Sikirit, actuelle souveraine de Thaïlande, plusieurs villages d'agriculture écologique furent fondés. Souhait d'assurer à ces tribus déracinées un mode de vie décent, ainsi que la préservation de leurs coutumes et artisanat. Certains détracteurs estiment que ces villages ne sont rien d'autre que des "zoos" pour touristes rapportant gros aux agences de voyage et perpétuant une cruelle tradition. Femmes- girafes qui mourraient, nuque brisée, vertèbres atrophiées, si on leur retirait leurs anneaux...
Si l'on peut légitimement s'interroger sur ces "réserves", il est aussi vrai que les villages patronnés par la reine, qui y fait de régulières visites, sont toujours magnifiquement entretenus. Promesse de travail et de conditions de vie optimum, plutôt qu'une éventuelle prostitution... Et pour éviter d'engraisser les voyagistes au profit de ces tribus, prenez un taxi et achetez directement sur place votre billet d'entrée, ou mieux, passez quelques jours sur place. Le bénéfice ira directement aux Karens !
Originellement sensés protéger les femmes des morsures de tigre lors de leurs sorties dans la jungle, (ils visaient surtout la gorge), les rangs d'anneau qui augmentent avec les années - les premiers autour des cinq ans - peuvent être retirés à volonté et sans aucun dommage. Le cou ne subit en effet aucune lésion ou perte de musculature, ne s'allonge pas non plus. Ce sont en réalité les épaules qui s'affaissent sous le poids - jusqu'à cinq kilos - donnant cette fausse impression d'étirement.
La pose des anneaux nécessite deux personnes : celle qui va les porter et celle qui les pose ! Les anneaux sont en fait un unique long filament épais, que l'on chauffe au feu pour l'amollir et que l'on enroule ensuite autour du cou et sous les genoux. S'il est tout à fait possible de dormir "avec", la plupart sont certainement retirés, une fois les touristes partis !
Le mieux est peut-être d'oublier tout à-priori, ne retenant que la beauté de ces jeunes filles à la joie de vivre communicative dans un environnement sauvegardé, et dont les mains créent de si artistiques tissages.
La pensée du jour : les touristes passent, les habitants restent. Il est si difficile de savoir si l'on fait bien ou pas.
La correcte attitude n'est-elle pas d'apporter une aide, aussi minime soit-elle, dans le respect des ethnies rencontrées ? A nous de ne pas nous croire dans un zoo !
Votre ethnique blogtrotteuse Mme Torchon-à-la-main,
Encore émue et heureuse d'avoir appréhendé un peu de la réalité de ces femmes si gracieuses.
Bises karen
Illustrations : "Baan Tong Luang" Baan signifiant village. Rizières. Marché d'artisanat. L'école et l'église. Une touriste (bibi) qui éprouve le poids des anneaux. Jeunes filles et enfants karen
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