Un personnel normalement agréable, un grand tuk-tuk compris dans le prix de l'hôtel pour nous mener à Krabi, distante d'environ 3 kilomètres, un espace Internet à discrétion pour pas un rond, une chambre confortable après un concluant échange de matelas, on se trouvait fort bien dans notre hôtel. Baignade et discussion autour de la piscine, entre deux visites ou balades. Pourtant, après une bonne dizaine de jours, l'envie d'aller voir ailleurs nous tarabustait.
Satisfaits de nos excursions au temple du Tigre et aux quatre îles, nous repassions chez le même prestataire. Résultat : deux billets de bus pour Bangkok. Etape obligée avant Chiang Mai, dans le nord. Bus VIP assuré. La mésaventure de notre trajet aller ne se renouvellerait pas ! La jolieThaï, derrière son mini comptoir installé à même la rue, nous l'assurait. Son agence était sérieuse ! N'en n'avions-nous pas eu la preuve ?
Face à son lumineux sourire, difficile de ne pas lui faire confiance et impensable, au cas où, de redescendre sur Krabi juste pour nous plaindre...
Le lendemain matin, 24 janvier, à l'heure dite, un mini bus conçu pour 11 nous prenait à notre hôtel pour nous conduire au car VIP. Soixante minutes plus tard, nous étions toujours en train de vadrouiller dans la ville. Multiples arrêts pour récupérer tous les autres futurs passagers. Bientôt à 14, risque flagrant d'asphyxie par 37 degrés extérieur, et de bagages écrabouillés. La dernière jeune fille, presque assise sur les genoux du chauffeur... Qui allait défunter en premier ? Nous ou nos valises ?
Enfin la zone de départ, toujours en pleine jungle ! Nos tickets de transport réclamés, 1000 bahts en tout, soit 25 euros pour les deux et 650 kilomètres de route, avec deux bonnes heures de retard sur l'horaire initial, on était poussé comme bestiaux qui renâclaient à partir pour l'abattoir, dans une chose douteuse sur roues, qui n'avait encore de VIP que le titre pompeux !
Le corps en compote, nous débarquions au matin suivant, vers les 6 heures, Bangkok toujours plongée dans la nuit, dans un quartier totalement inconnu.
Refusant énergiquement les nombreux tuk-tuk ou taxis toujours nombreux à se presser aux arrivées des bus - au moins l'on ne risque jamais d'être abandonné à soi-même - une petite marche salvatrice nous dégourdissait les jambes et l'esprit ! Impossible de nous repérer et de réintégrer sans aide l'hôtel que nous connaissions et convoitions, situé près d'un métro aérien tristement invisible pour notre extrême fatigue.
Un tuk-tuk providentiel auquel nous aurions été prêts à donner quasi l'équivalent de notre douloureux trajet, postérieurs encore martyrisés par des ressorts qui nous étaient rentrés dans les fesses, nous reconnaissions notre rue à son imparable et caractéristique odeur de saucisses frites, dans les premières lueurs d'un petit matin déjà besogneux.
Nous étions chez nous ! Manquerait plus qu'il n'y ait pas de chambre de libre...
Chambres, il y avait ! Une bonne douche pour enlever crasse et souffrances. Quelques vêtements à porter dans la laverie du bout de la rue. Pressing pour trois fois rien ! 35 bahts le kilo de linge, lavé et repassé ! Déduction : en Thaïlande, mieux vaut être chauffeur de taxi ou travailler dans le tourisme, que bosser dans un pressing ! Bangkok était prête à nous happer à nouveau dans ses filets.
Sur nos têtes mutuelles, la mienne et celle de mon mari, nous ne reprendrons plus jamais le car !
La pensée du jour :
Si l'arnaque est monnaie courante, avec un peu d'habitude, elle atteint rarement des proportions inacceptables. C'est surtout notre ego qui est atteint. Sentiment humiliant de se faire toujours "avoir", aussi malin que l'on pense être !
Chers "Farangs", oubliez d'être mesquins. Bouddha vous le rendra au centuple.
Votre très chère Mme Torchon-à-la-main,
Qui se réjouit d'aller dépenser en fringues les bahts soustraits aux chauffeurs de tuk-tuk
Bises bangkokiennes
Dernières photos de Krabi. Notre second hôtel
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